Naturopathie animale

Malgré les performances indéniables de notre médecine moderne, les adoptants comme les éleveurs s’intéressent de plus en plus à des solutions saines et naturelles.

 

Peut-être que tout ce que nous vivons dans le domaine de la santé actuellement, nous amène à la réflexion et à des pratiques de bon sens.

 

Il est bon de savoir que la phytothérapie a été remise au programme dans les écoles vétérinaires. Elle est d’ailleurs reconnue par la médecine depuis 1986.

En 2020, des facultés de Médecine proposent des diplômes universitaires en Phytothérapie, comme par exemple à Nice.*

 

Les médecines naturelles, comprennent cette science des plantes et particulièrement la Naturopathie.

 

 

La Naturopathie, c’est quoi ?

 

La définition du Larousse Médical indique que « la Naturopathie est un ensemble de pratiques visant à aider l’organisme à guérir de lui-même, par des moyens exclusivement naturels…. »

 

La naturopathie est une pratique de santé qui prétend le retour à l’équilibre des différentes fonctions de l’organisme et ce par des moyens naturels, comme : 

 

  • Le changement alimentaire
  • Le jeûne (ou diète)
  • L’hygiène de vie générale
  • La phytothérapie
  • Les massages
  • L’activité physique…

 

L’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) décrit clairement la naturopathie comme un ensemble de méthode de soins ayant pour but de renforcer les défenses de l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques.

 

Il est clair qu’elle se doit d’être classée dans les médecines naturelles. Elle a d’ailleurs été reconnue comme Médecine Traditionnelle en 2001, par l’OMS. Le Parlement Européen, la reconnaît, lui comme Médecine non conventionnelle.

 

Ce qui veut dire qu’elle n’est pas considérée comme une médecine officielle, ce qui n’en fait pas pour autant une discipline moins crédible. Elle est simplement différente et n’a pas la même approche de la maladie.

 

Nous reviendrons sur ce point ultérieurement car elle nous permettra de comprendre l’utilité de chacune et peut-être même leur complémentarité.

 

Un peu d’histoire tout de même

 

La naturopathie animale découle bien entendu de la naturopathie humaine, celle-ci ayant vu le jour aux Etats-Unis au 19ème siècle. C’est un homme d’affaires américain, Benedict Lust, d’origine allemande qui déposera toutefois la marque en 1902.

 

Inspiré par les théories hygiénistes allemandes, il décrivait la naturopathie comme une discipline plutôt qu’une médecine. Ce qui est en effet très juste car la santé passe avant tout par une hygiène de vie saine et rigoureuse. Elle n’accepte que peu les excès, malgré que notre corps est une grand capacité adaptative.

 

Il fondera une première école à New York, en 1901 qui rencontra un vif succès. Malheureusement, dans les années 1930, les instances fédérales vont la classer comme une pseudo-science archaïque et surtout sans efficacité. Ils la présentent comme une entrave à l’évolution de la médecine moderne entre l’Amérique et l’Europe.

 

La naturopathie se fera oublier mais pas pour longtemps car elle gagne de nouveau sa popularité d’abord dans le nord de l’Europe, notamment l’Allemagne et la Suisse. Ce sera qu’après la seconde guerre mondiale, qu’elle fera sa place progressivement en France pour revenir aux Etats-Unis, grâce au mouvement New-Age.

 

Elle gagnera même une reconnaissance officielle par les Etats d’Allemagne (les premiers en 1939), puis la Suisse, l’Autriche, la Grande Bretagne et d’autres pays nordiques.

 

La naturopathie animale se fait plus discrète et sera surtout prisée par le monde équin. Progressivement, des vétérinaires et praticiens holistiques (holistique du grec Holos, qui veut dire entier, signifiant un organisme, ou être vivant, comme un ensemble indivisible, tel que le corps et l’esprit), reprendront ses fondements notamment par le pouvoir des plantes.

 

Les différentes disciplines de la Naturopathie

 

La naturopathie c’est comme une philosophie de vie, il en va de même pour nos animaux. Si l’on s’intéresse à leur santé et à leur bien-être, on prendra en considération différents facteurs favorisant celles-ci, sans attendre qu’ils soient malades ou déclarant des symptômes et douleurs.

 

Afin de répondre au mieux à ces différents facteurs, qu’ils soient externes et/ou interne c’est à dire psychique, émotionnel et/ou énergétique générant un déséquilibre de la santé de votre animal, le praticien naturopathe est en général formé à plusieurs disciplines soit au cours de sa formation initiale, soit pour une spécialisation de par l’affinité d’une technique manuelle ou énergétique par exemple, ou bien encore par volonté et soif d’apprendre, tellement les médecines naturelles sont riches d’un savoir ancestral.

 

Et c’est ce savoir que nous avons oublié ! La connaissance des lois de la vie. Il n’est pourtant pas si loin le temps où nos anciens savaient utiliser les plantes du jardin, observer les saisons pour vivre à leur rythme, écouter le silence qui insuffle à travers le vent des messages subtils réveillant notre instinct, la faculté à savoir quand jeûner pour rester en bonne santé…Et faire preuve de bon sens.

 

Les différentes disciplines englobant le champ d’intervention de la naturopathie sont :

 

  • La phytothérapie
  • L’aromathérapie
  • La gémmothérapie
  • Les élixirs
  • L’oligothérapie
  • La vitaminothérapie
  • La nutrition
  • La micro-nutrition
  • L’équilibrage alimentaire…

 

Sachant que le praticien naturopathe animalier possède aussi de solides bases anatomiques, physiologiques et biologiques sur le chien et le chat et si c’est son choix, le cheval.

 

Son éthique

 

Comme toute pratique de soins ayant fait ses preuves, la naturopathie demande à ses praticiens de respecter une éthique professionnelle. Le naturopathe a des droits mais aussi des obligations envers ses consultants et la législation à laquelle il est soumis.

 

Il se doit de la respecter sous peine de sanction et/ou d’interdiction de professer.

 

Ses domaines d’intervention

 

Ils sont multiples et ont pour principal but d’apporter un confort et meilleure qualité de vie. Pour cela, il gardera toujours en mémoire les principes fondamentaux de cette médecine hygiéniste.

 

Son cadre d’intervention commence en amont par la prévention et le renforcement des ressources naturelles de tout organisme vivant. A noter que c’est certainement pour cela que les cures de détoxination et l’attention portée dans la relation aux symptômes et aux saisons sont si prisées de tous les naturopathes (animalier ou humain).

 

Par voie de conséquence, il aura à coeur de limiter les risques de survenue de troubles de santé. Son rôle sera de sensibiliser et d’éduquer l’adoptant ou l’éleveur canins et/ou félins notamment sur l’hygiène de vie, l’alimentation et les étapes clés des besoins fondamentaux de l’organisme.

 

Il a une place de choix dans l’accompagnement de l’animal durant sa convalescence que ce soit par maladie ou accident. Il sera compétent dans le cadre d’une intervention chirurgicale, toujours dans un cadre de bien-être pour palier aux déséquilibres énergétiques et physiologiques afin d’optimiser le potentiel vital de l’animal et réduire autant faire ce peut, les réactions post-opératoires.

 

Le naturopathe sera utile également en complément de l’équipe vétérinaire pour accompagner l’animal durant toute sa croissance afin d’harmoniser son développement physique et énergétique.

Pour l’éleveur, il portera conseil sur le suivi d’une femelle gestante et l’après mise-bas, sans jamais bien sûr porter de diagnostic ou contredire l’équipe médicale.

 

Les pouvoirs des plantes ne rentrent pas dans le cadre de la croyance. Il est dépassé de penser que nous devons croire ou ne pas croire. Il suffit juste de prendre un peu de recul et de se demander, s’il est possible que le règne animal et l’humain dont il fait partie, aient pu survivre jusqu’à nos jours, s’ils n’avaient pas eus le règne végétal et minéral pour se soigner ?

 

Certes, la médecine allopathique a fait d’immenses découvertes et les progrès dans les domaines de la technologie et la chirurgie sont magistraux. La médecine urgentiste sauve chaque jour des vies pour les humains comme pour les animaux, mais pour ce qui est de la médecine de terrain, il faut bien avouer qu’elle répond davantage aujourd’hui a un marché pharmaceutique, qu’aux principes d’hippocrates.

 

Un autre domaine faisant partie des compétences du naturopathe est l’alimentation. Elle est un domaine si vaste et si sensible, qu’il n’est possible d’en débattre sur cette présentation, mais il est important de retenir que le praticien naturopathe ou de toute autre pratique de santé naturelle, n’a comme devoir que de conseiller et de respecter les choix de son consultant en terme d’alimentation.

 

Par contre, Il a pour rôle d’informer et de promouvoir l’hygiène de vie saine par l’argumentation de données tangibles et études scientifiques prouvant à démontrer l’impact de l’alimentation sur la santé.

 

Plus le praticien de santé naturelle sera aguerri sur ce domaine et spécialisé en micro-nutrition, plus il sera à même de ramener l’équilibre homéostasique de l’animal en 

stimulant l’immunité et régulant le microbiote intestinal, indispensables pour palier aux déficits de l’alimentation moderne.

 

Pour finir, un domaine qui mérite qu’on le souligne, est la fin de vie. Le soutien que ce soit de l’animal mais aussi de son adoptant, le bien-être et les soins de confort font partis des compétences du naturopathe.

Il peut pour cela choisir dans sa trousse « de moyens » ce qui sera le plus adapté, comme la phytothérapie, l’aromathérapie ou parfois un simple échange avec son consultant pour lui donner confiance dans ses gestes et attention qu’il portera à son compagnon de vie.

 

Les principes de la naturopathie

 

Ce dernier domaine d’intervention qu’est l’accompagnement à la fin de vie m’oriente à vous présenter les principaux fondamentaux de cette médecine naturelle.

 

Les deux plus importants à mon sens :

  1. Ne pas nuire
  2. Les capacités naturelles de retour à l’équilibre

 

Le premier, vous rappelle certainement le Serment d’Hippocrate qui avait pour précepte d’ordonner que toute forme de prise en charge du malade passe par l’abstention plutôt que l’action de force.

L’animal est resté plus proche de la nature que nous humains et son organisme reconnaît les molécules chimiques de synthèse comme des molécules exogènes (toxiques). C’est à dire comme des corps étrangers, donc à éliminer.

 

La chimie agit de façon très ciblée et tout est méticuleusement dosé, pourtant le corps naturellement va chercher à évacuer ces molécules, parfois par des réactions violentes et/ou ce que l’on nomme effets secondaires.

 

Contrairement aux plantes, qui elles, sont assimilées par l’organisme de nos animaux de façon naturelle, sans résistance, ni rejet. Certaines plantes contiennent jusqu’à 150 molécules différentes, leur spectre est large et sans toxicité pour bon nombre d’entre elles, qui font de plus parties très souvent de nos jardins, voir de nos tiroirs de cuisine (épices, condiments, herbes médicinales).

 

Le deuxième principe, le pouvoir d’auto-guérison est la capacité à tout organisme vivant de restaurer ou de maintenir son équilibre vital. Le naturopathe a pour mission de faciliter ce processus. Pour cela, il va identifier ce qui fait obstacle à cet équilibre.

 

Les médecines naturelles, surtout celles dites holistiques (en santé globale) ne se focalisent pas sur le symptôme. Elles ne le considèrent pas comme quelque chose à éliminer ou à faire « taire ».

En naturopathie par exemple, ce qui importe est de retrouver la cause du symptôme pour justement permettre à l’organisme d’activer son potentiel guérisseur ou à l’inverse de réguler certaines fonctions organiques trop stimulées, voir épuisées.

 

D’autres principes comme la notion d’ensemble, l’individu ou l’animal est placé dans un contexte où l’interaction entre différents facteurs favorisent la santé ou à l’opposé la maladie. Et font de la naturopathie une discipline de santé durable, par l’ouverture à tous ces champs de possible aussi bien extérieurs qu’intrinsèques.

 

La naturopathie, une alliée à la médecine allopathique

 

Tout ce qui touche à la santé et particulièrement aux médecines naturelles fait couler beaucoup d’encre et soulève parfois des réactions vives qu’elles soient d’engouement ou au contraire de rejet.

 

Le but de cet article n’est pas de convaincre, ni d’opposer médecine officielle et médecines traditionnelles. Bien au contraire, beaucoup de vétérinaires portent écoute et intérêt à ces divers courants de santé naturelle, mais par faute de temps et aux prises des lobbies pharmaceutiques, qui n’ont eux d’intérêts que le côté financier, ils préfèrent rester dans leur cadre sécuritaire et pratiquer selon l’enseignement qu’ils ont reçu.

 

Se retrouvant dans une impasse face à des maladies émergentes, des pathologies chroniques et/ou graves et où la chimie botte en touche, il arrive parfois que certains vétérinaires retrouvent du bon sens et orientent leurs patients vers des soins plus naturels.

 

Si ensemble, nous regardions la santé de nos animaux comme une priorité sans toutefois être obligés d’en payer le prix fort au sens figuré comme au sens propres, le mot « alernative » pour parler des médecines naturelles serait définitivement remplacé par complémentaire.

 

Alors, la médecine retrouverait sa vrai raison d’être, qu’est le soutien à la vie dans son ensemble et dans le respect de celle-ci.